Me Idesbald Byabuze, candidat député national dans la circonscription électorale de Bukavu et secrétaire général adjoint du parti, Front Pour un Congo Nouveau, FPCN en sigle, invite la population de la ville de Bukavu et celle du Sud-Kivu en général à solidariser afin de lutter contre la progression du M23 qui, aujourd’hui combat contre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo dans la province du Nord-Kivu.
Lors de sa conférence de presse du 11 novembre 2023 à Bukavu, Me. Idesbald Byabuze, a regretté que 25 ans après la rébellion du RCD le 2 août 1998, la situation sécuritaire n’a pas beaucoup évolué en République Démocratique du Congo. Il pointe la responsabilité des dirigeants (députés nationaux et provinciaux) qui n’ont pas sû mettre à contribution les efforts de la population pour amener l’Etat à restaurer la paix sur toute l’étendue du territoire national.
« C’est ceci le plus grand cheval de bataille dans ma vie depuis 1998, le 12 août 1998, un matin, le jour où le RCD s’était attaqué à la République Démocratique du Congo. À travers sa rébellion qui avait commencé ici chez nous, le même jour, j’avais décidé aussi de me mettre en guerre contre les envahisseurs de mon pays. Mais aujourd’hui, combien d’années après ? Depuis 1998, nous sommes en 2023, aujourd’hui ça fait 25 ans, exactement 25 ans que les choses n’ont pas beaucoup changé », dit-il.
Le secrétaire général adjoint du FPCN souligne que l’ennemi a changé de stratégie. Il aurait dû, soutient-il, commencer le M23 au Sud-Kivu, mais il a escamoté parce que la population du Sud-Kivu n’accepte pas n’importe quoi.
« C’est une population frondeuse. La population de Bukavu, elle est résistante et forte n’est ce pas de l’expérience qu’elle a eu ici l’autre fois. Il a enjambé Bukavu pour aller faire ce qui se passe au Nord Kivu. Nous regrettons beaucoup, paix à nos morts et nous souhaitons que la paix revienne. Quand ça fait mal au Nord, ça nous fait mal tous à nos cœurs et dans notre vie de tous les jours », renchérit-il.
Me Idesbald Byabuze rappelle que le même ennemi est là et il est peut être même plus dangereux en ce moment parce qu’il a diversifié des méthodes et il s’est attiré beaucoup d’alliés connus ou inconnus.
« Lorsque nous apprenons que le secrétaire général des Nations Unies, avait déclaré un jour que la Monusco n’est pas aussi armée que le M23 et qu’il est difficile de déloger le M23, mais ça dit tout, où est ce que une rébellion peut avoir des armes et des moyens plus que une armée nationale, une armée régulière plus qu’un pays ? Mais tout est dit. Si une petite rébellion, peut se targuer de tout cela. Ça signifie tout simplement qu’elle a des souteneurs derrière et ces souteneurs, ça ne peut pas être des individus simples, ça doit être des groupes internationaux, des multinationales, des États, certainement des gouvernements, etc. Et moi qui me suis voué depuis le 2 août 1998, le jour où le RCD a commencé à combattre et j’ai combattu au risque de ma vie, à ce moment, il reste propice pour continuer à combattre, n’est-ce pas ? Et à dénoncer de tout mon cœur », affirme-t-il.
Pour cette question sécuritaire, il appelle la population de Bukavu à ne pas dormir, à se solidariser, car soutient-il, si l’ennemi arrive encore à mettre ses pieds à Bukavu, alors qu’il est déjà dans le Nord-Kivu, c’est la République qui sera en difficultés.
« Nous avons prouvé par le passé notre capacité à résister à l’ennemi. Tout le monde, les mamans ont résisté, les jeunes ont résisté, les papas ont résisté, les confessions religieuses ont résisté, les ONG ont résisté. Revenons à ça, solidarisons les amis, ne laissons pas la place à l’ennemi », mobilise Me. Idesbald Byabuze.
Pour rappelle, le M23, rébellion soutenue par le Rwanda s’est engagée dans une guerre contre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo depuis plus d’une année dans la province du Nord-Kivu. Malgré les accords appelant au cessez-le-feu et le déploiement de la force de l’EAC, des violents combats ont repris dans plusieurs localités des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, opposants le M23 aux groupes armés d’autodéfense appelés wazalendo et aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo. La situation humanitaire est très précaire, des déplacés n’ont pas d’assistance et sont exposés aux intempéries dans des camps des déplacés.